Les auteurs du salon : à la rencontre d'un témoin exceptionnel, Claude Lepage

Publié le par ACEMS

Claude Lepage, c'est plus de six décennies de maçonnerie dans l'Ouest et en Bretagne. C'est surtout un témoin exceptionnel, infatigable, un parcours où humanisme, rectitude et ouverture d'esprit sont incarnés pour guider et inspirer générations après générations de nouveaux frères ou soeurs. Il interviendra le samedi 29 octobre, à 11.00, pour la table ronde sur la franc-maçonnerie en Bretagne.

 

Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, voici un petit portrait en forme d'histoire qui lui ressemble :

     

Ce fut par le très rigoureux hiver 26/27 que Claude LEPAGE vit le jour, le 12 janvier à 6h très exactement. Un hiver prémonitoire des dures révoltes ouvrières qui suivront le crash de 1929 et qui seront réprimées dans le sang. Son père et son oncle (Marius Lepage, l'auteur fameux d'ouvrages comme L'Ordre et les obédiences, et le successeur d'Oswald Wirth à la tête de la revue Le Symbolisme) étaient francs maçons en la loge Volney du GODF à Laval, caractères entiers, excellents nageurs et membres de l’équipe de water-polo locale dont Marius était le capitaine. Celui-ci l’avait aussi motivée et organisée pour porter la contradiction dans les meetings politiques adverses, ce qui inévitablement tournait à la bagarre dans ces années-là. En 1936, se joignant à l’activité des aînés par la rédaction des adresses pour l’envoi de convocations aux sympathisants, le jeune Claude allait grandir en cette ambiance à la fois philosophique et violente .

      1939, La guerre. Marius qui aurait pu rester tranquillement à son poste à l'arrière choisit de répondre à l’appel, ce qu’il fit de singulière façon avant de continuer de se battre très courageusement durant encore trois jours après la signature de l’armistice. Son frère, grave accidenté du travail et père de trois enfants, aurait pu lui aussi esquiver l’appel, mais il fit de même et s’apprêtait à partir avec le corps expéditionnaire pour Narvik lorsque la débâcle sonna. Inquiet pour la loge Volney, il écrivit à son fils Claude de mettre en lieu sûr, dossiers et équipements maçonniques. Mission accomplie, occupation passée, guerre terminée, ce fut le retour progressif des frères. La loge put immédiatement reprendre son  activité. Claude y fut alors admis comme Lawton (Louveteau) en l’attente d’être initié l’année de ses 18 ans (1945) sous le n° 9573.

       Par suite des évènements, dés 1940, pour vivre, force lui fut d’exercer un métier. Il en fit de nombreux avant d’être reçu dans l’ancestral et prestigieux corps des Compagnons Charpentiers des Devoirs du Tour de France. Ordre auquel il demeurera fidèle à vie.  Entre temps, marié en janvier 1953 à une femme admirable, il en aura trois fils, mais toujours sur les routes du tour, il ne les verra pas naître. Fin 1961 Après avoir beaucoup voyagé et pratiqué divers sports, retour  au foyer. Il  entre à la Jeunesse et sports de la Mayenne comme professeur de sports, retrouvant avec joie épouse, enfants, oncle et frères de Volney et le club de judo qu’il avait créé en 1950.

      1963. Suite aux péripéties qui opposèrent son oncle à son obédience, après la venue du R.P. jésuite Riquet en la loge Volney, Claude Lepag en démissionne, suit son père spirituel Marius ainsi qu’un autre transfuge du GODF, Jean Baylot, pour participer à la création de la loge ‘’Ambroise Paré’’ n°80 de la GLNF à l’Orient de Laval (la devise d’Ambroise Paré : «  je le soignais, Dieu le guérit »)

      1965. Muté ailleurs, Claude terminera Conseiller Technique Régional Natation et Sauvetage pour l’Académie de Rennes et la 3ème région militaire. Fixé dans la région dinannaise il intègrera la loge Duc d’Aiguillon n° 1015 de la GLNF à l’Orient de St Cast. Retraité, il prend le plus extrême plaisir à rendre visite aux diverses loges environnantes, toutes obédiences confondues, dans le plus pur esprit fraternel, reconnaissant tous ses frères et soeurs "pour tels".

       D’esprit inventif, Claude Lepage créé des matériels de sports (dont les actuels buts de football, en 1958) une rampe de plongée sous marine pour son enseignement, ainsi qu’une table de références pour la répartition ‘’des engagements cardiaques’’ à fournir lors des entraînements sportifs et quelques autres ouvrages techniques qui le conduiront à l’étranger pour des formations d’entraîneurs. Enfin, entre 71 et 72 ans, après s'êrte rendu longuement au Japon, en Inde et au Népal, pour les "vivre" de l'intérieur, il écrit "Jigoro Kano, un grand Initié", sur le fondateur du judo et grand ami de Pierre de Coubertin, rénovateur des Jeux Olympiques modernes. Il y explicite  la vie philosophique japonaise, la réflexion du Maître pour créer le judo comme moyen de s’inscrire dans le cosmos ainsi que ses rites qui font du judo une discipline ésotérique. Aujourd'hui, à 80 passés et avec une vivacité d'esprit que bien des jeunes lui envieraient, il s'attaque à une nouvelle écriture : ‘’ L’enfantement de l’ère des cathédrales’’, un ouvrage destiné aux Compagnons du Tour de France afin d’expliquer la complexité des enchaînements de faits historiques jamais encore réalisés.     

Publié dans Salon maçonnique

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